UNION LAITIÈRE DE LA MEUSE Pas de contraintes sur les volumes
La coopérative meusienne s'engage à collecter tout le lait de ses adhérents et les incite à déclarer leurs livraisons à l'avance pour adapter ses débouchés
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
L'investissement réalisé par l'ULM dans un centre de prétraitement du lait (concentration, écrémage et séparation de la fraction protéique) lui offre des perspectives de nouveaux débouchés, notamment à l'export où sa position géographique est jugée stratégique sur le marché européen. La prochaine étape industrielle concerne le séchage des différentes fractions du lait issues de l'usine de Bras-sur-Meuse. « C'est un projet en réflexion, mais l'investissement est conséquent. Or, nous manquons de visibilité sur l'évolution de notre ressource laitière (365 millions de litres) », tempère Ludovic Lombard, responsable technique du groupe. Au coeur d'une zone de collecte dite « intermédiaire », la coopérative ne s'attend pas à une explosion de l'offre laitière après 2015. La concurrence des céréales pose au contraire avec insistance la question de l'arrêt de la production chez certains éleveurs. La situation peut s'avérer fragile, car avec un quota moyen de 450 000 l, chaque cessation aura un impact fort sur la dynamique laitière du territoire. « Pour maintenir cette dynamique et favoriser les installations, y compris de candidats des pays frontaliers, nous devons offrir des perspectives et préciser notre stratégie. »
Concernant la campagne en cours, en l'absence de TFA, l'ULM ne pratiquera pas de prix dissuasif pour laisser à ses adhérents la possibilité de produire sans limites. Pour l'avenir, la coopérative est déjà dans l'après-quota : elle s'engage à collecter tous les volumes. « L'objectif est de développer la collecte pour répondre à une demande croissante. Pour cela, nous laissons la liberté de produire davantage aux éleveurs qui en ont la volonté et nous les accompagnons pour optimiser le revenu, la qualité de vie et ainsi conforter la ressource ».
Anticiper pour valoriser la collecte
En contrepartie, l'ULM a besoin de connaître le rythme des livraisons. Aussi, depuis le 1er janvier, elle accorde un complément de 1,50 €/1 000 l à tous les adhérents qui saisissent leur prévision de livraison mensuelle avec un an d'avance, sur son site internet. Conscients de l'enjeu, 65 % d'entre eux se sont déjà approprié l'outil. Les volumes déclarés sont fi gés pour les trois mois à venir et, au-delà, peuvent faire l'objet de réajustements. Aucune retenue n'est prévue sur cette prime si la prévision s'éloigne du lait réellement livré, la mutualisation devant aplanir les écarts individuels. Par ailleurs, dès 2013, chaque 30 septembre, l'éleveur devra s'engager sur le volume global annuel de l'année N + 1. « De cette façon, chacun s'implique dans la commercialisation. Ces données vont nous indiquer des tendances sur l'évolution de la production à moyen terme, que nous pourrons utiliser pour mettre en adéquation nos débouchés. »
JÉRÔME PEZON
Pour accéder à l'ensembles nos offres :